• Après avoir dévoré les Kinder Bueno que Marc avait pris avant de partir de chez lui, les deux adolescents s’arrêtèrent devant la boulangerie en face du lycée.
    Comme ils l’avaient deviné Bryan en sorti avec un énorme pain au chocolat dans les mains.
    Bryan était un ogre. Et il ne grossissait jamais !
    Ce qui était normal car il faisait du sport. Mais Marc en était un peu jaloux. A vrai dire, le sport n’était pas sa tasse de thé. On ne pouvait cependant pas dire que Marc était gros. Il avait une corpulence normale : des pectoraux un peu musclé, pas d’abdominaux, mais pas de ventre non plus. C’est peut-être être pour ça qu’on lui disait souvent qu’il était mignon.
    Quand Bryan sortit enfin de la boulangerie, Julie et Marc se dirigèrent vers lui.
    - Salut glouton ! S’écria la jeune fille.
    - Hé ! Se plaint-il la bouche pleine. Je n’ai pas mangé ce matin.
    Marc sourit, mais perdit vite son sourire en voyant Angélica se rapprocher d’eux.
    La rousse fixa Bryan en train d’engloutir sa viennoiserie et commença, bien entendu, par se moquer.
    - Mais voyons Bryan, dit-elle d’un air contrarié, ne mange pas ça, tu vas grossir ! Et un si beau jeune homme comme toi doit rester fin pour faire le concours de beauté masculine du lycée.
    Ah oui, j’oublier, tu ne peux pas y participer, tu ne fais pas parti des beaux gosses du lycée.
    Angélica éclata de rire, fière de la vanne qu’elle venait d’envoyer pour clacher Bryan.
    - Angélica !!! S’écria Julie pour défendre son ami. Tu as vu se bouton sur ton nez ? On dirait un spot !
    Comment tu vas participer à l’élection des miss France ?
    La jeune fille, l’air horrifié, passa un doigt sur son nez et, se rendant compte que Julie avait menti, ragea encore une fois.
    - Ça tu vas me le payer Julie !
    - Cause toujours.
    Angélica s’en alla en tapant des pieds sans prêter attention à la réponse de la brunette.
    - Alors là Julie, chapeau ! S’écria Bryan. Je n’aurais jamais cru que cette peste partirait comme ça.
    Julie acquiesça.
    - Sinon, vous n’auriez pas vu Théo ? Demanda le jeune garçon.
    Julie fit « non » de la tête. Marc fit de même.
    D’habitude Théo arrivait un quart d’heure avant la sonnerie.
    Pourtant il n’était pas encore là, et il était 8h50. Marc commençait à s’inquiéter. Soudain, une limousine noire s’arrêta devant eux.
    Ewan en sortit. Il les salua.
    - Bah alors, Théo n’est pas arrivé ?
    - Ben non, répondit Bryan, pas encore, c’est ça qui m’inquiète.
    - Tu t’inquiètes pour pas grand-chose, Bryan.
    Il est peut être malade, ou un truc du genre, le rassura Julie.
    Bryan acquiesça.
    Il attendit une minute, puis deux, et au bout de la troisième minute il sortit son portable pour envoyer un SMS à Théo.
    Julie posa sa main sur le téléphone portable de Bryan comme pour l’arrêter et lui dire que ça ne servait à rien, qu’il était peut-être en route ou dans les embouteillages.
    Alors, Bryan rangea son portable dans la poche de son jean.

    La sonnerie retentit annonçant le début des cours.
    Théo n’était toujours pas là. Alors, pour ne pas rester seul, Bryan dit à Ewan de s’asseoir à côté de lui. Le jeune garçon vint donc poser ses fesses sur la chaise à côté de Bryan.
    Julie et Marc, comme d’habitude s’assirent à la table au fond de la classe près de la fenêtre.
    Mais durant le cours de Mme Yursule, il se passa quelque chose de bizarre. Théo étant absent, Angélica regardait Marc en lui faisant les yeux doux. Cela intriguait beaucoup Julie qui toisait la rousse.
    Marc ne s’occupa pas des regards d’Angélica.
    Il se doutait que s’était de la manipulation. Il ne voulait pas encore tomber dans un de ses pièges.
    Soudain, Théo entra dans la classe avec un mot de retard dans les mains. Il le tendit à Mme Yursule.
    - Excusez-moi de mon retard.
    - Ce n’est pas grave, répondit-elle, va t’asseoir.
    Ewan se leva et retourna à sa place pendant que Théo s’assit à côté de Bryan qui commençait à le submerger de questions.
    Malgré que Théo soit arrivé, Angélica regardait toujours Marc, ce qui intriguait de plus en plus Julie qui préféra ne pas chercher à comprendre.

    Après le repas, Marc et ses quatre amis allèrent s’asseoir dans l’herbe dans le parc du lycée.
    Théo et Bryan allèrent aux toilettes comme chaque midi.
    D’ailleurs ils y passaient beaucoup de temps…
    Ewan, lui, alla discuter avec d’autres garçons de la classe, laissant donc Marc et Julie seuls.
    Marc s’allongea dans la l’herbe et Julie fit de même.
    - Tu sais, Julie, je crois que Théo me fait encore plus d’effet que quand il est arrivé en octobre…
    - Tu es vraiment amoureux alors…
    Pour seule réponse Marc contempla les nuages.
    Une larme roula sur sa joue. Julie le remarqua.
    - Pourquoi tu pleures ?
    - Parce que je sais qu’il n’aime pas les garçons.
    - Il ne faut pas pleurer en amour, c’est signe de faiblesse.
    Angélica fit irruption à ce moment-là.
    Sans qu’il s’y attende, elle s’assit sur le ventre du jeune garçon, et le fixa droit dans les yeux.
    Elle s’empara de ses deux bras et les cloua au sol.
    Dans cette position, Marc ne pouvait pas se relever.
    Julie, prise de panique se redressa, mais pas assez vite.
    Angélica venait de poser ses lèvres sur celles de l’adolescent.
    Julie comme Marc n’en croyaient pas leurs yeux.
    Angélica venait de… ?
    La rousse laissa Marc se redresser, lui lança un grand sourire, qui avait – pour une fois – l’air sincère, et s’éloigna en sautillant.
    Marc, un peu – ou beaucoup – choqué par le baiser que venait de lui voler son ennemie, se leva difficilement.
    - Je… Je… Elle… Elle m’a… ?
    - Oui, répondit Julie. Je ne sais pas ce qu’elle trafique mais ça ne sent pas bon.
    Aller, ressaisi toi ! C’est une fille qui t’a embrassé. Toi tu…
    - Julie, tais-toi !
    - Quoi ?
    - On est épié.
    - Quoi ?!?
    - Chut.
    Ils regardèrent autour d’eux.
    Il n’y avait que les arbres, la pelouse et au loin, le bâtiment C du lycée.
    Julie n’avait pas vu qu’on les épiait.
    Marc, lui, aperçut la silhouette de Robin Benoît s’en aller discrètement entre deux arbres.
    Robin était un gars de la classe de Marc.
    Il avait les cheveux blond mi- longs et des yeux marron magnifiques.
    Il n’aimait pas beaucoup Marc.
    Marc ne savait pas pourquoi d’ailleurs.
    - C’était qui ? l’interrogea Julie.
    - Robin qui nous espionnait.
    - Mais pourquoi ?
    - Je t’avoue que je ne sais pas. En tout cas, j’espère qu’il n’a pas vu ce qu’Angélica vient de faire.
    - Pourquoi ?
    - Il l’aime, ça se voit, et si il l’a vu m’embrasser…
    - Qu’elle plaie cette fille. Elle m’énerve, c’est une sorcière ! Jugea Julie.
    Bryan et Théo revinrent précipitamment des toilettes.
    Bryan était trempé.
    - Angélica est une sorcière ! cria Théo.
    - On l’aura sue ! s’exclama Marc. Qu’est-ce qu’elle vous a fait ? Et qu’est-ce qui t’es arrivé Bryan ?
    - C’est Angélica ! répondit-il. Cette idiote n’a rien de mieux à faire que de me balancer de l’eau dessus avec sa bouteille.
    - Mais qu’elle idiote, j’te jure ! Affirma Julie.
    Ewan la coupa en arrivant en pleur.
    Marc se précipita vers lui.
    - Qu’est-ce qu’il se passe ?
    - C’est Angélica. Sanglota-t-il.
    Elle m’a entaillé le bras avec son compas.
    Marc retroussa la manche de son ami.
    Effectivement, il y avait une longue plaie pleine de sang.
    - On va t’emmener à l’infirmerie, expliqua Julie.
    Ewan acquiesça.
    Julie le prit par la main et l’accompagna jusqu’à l’infirmerie, suivi de Marc. Laissant Théo et Bryan dans la partie boisée de la cour.


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  •  Le reste du mois d’octobre et le mois de novembre se passèrent à merveille.

    Théo s’était encore plus attaché au petit groupe.

    Un peu trop à Bryan d’ailleurs.

    Mais Marc était toujours amoureux.

    Il avait croisé trois ou quatre fois Manon, sa voisine pour qui il craquait, et éprouver de plus en plus de sentiments pour elle.

    Le hic c’est qu’il éprouvait toujours autant de sentiments pour Théo.

    Bref ! Il était carrément en plein dilemme Cornélien.

     

    Aujourd’hui c’était le lundi 3 décembre.

    Les cinq sortaient de cours et se rendait à la cantine quand Julie aperçut une affiche contre un des murs du bahut.

    Elle s’en approcha et la lut à voix haute.

    « Spectacle du lycée

    Nous recherchons de jeunes talents (chant, danse, humour…) pour le spectacle du lycée qui aura lieu le Vendredi 7 décembre à 21h00.

    Pour plus d’information allez voir Mme Yursule, professeur de français.

    Les répétitions auront lieu tous les midis à 12h40 en salle des fêtes.

    Participation  gratuite.

    Pour les personnes intéressés : coût de la place de spectacle : 5€.

    Merci

    Mme Yursule

     

    Julie se tourna vers Marc, un grand sourire aux lèvres.

    -         Marc, faut que tu chantes pour le spectacle.

    -         Non mais tu rêves là. Répondit-il.

    -         Marc ! Tu chantes trop bien.

    -         Mais, tu ne te rappelles pas au collège ?

    -         Marc, on est plus au collège !

    Tu chantes trop bien et puis…

    -         J’ai le trac Julie ! La coupa-t-il froidement.

    -         Mais… Marc, tu ne peux pas rater une occasion comme celle-là.

    Marc se tut.

    Angélica, qui venait d’arriver, lut l’affiche et se tourna vers Marc.

    Elle avait un air diabolique sur son visage.

    -         Alors comme ça monsieur va chanter ? Lança-t-elle moqueuse.

    -         Oui, répondit Julie à la place de l’adolescent, et même qu’il chante super bien !

    -         Ah ouais ? Et bien qu’il nous montre ça vendredi soir alors.

    Enfin, si monsieur n’a pas peur de chanter.

    La rousse regarda Marc de haut avant de s’en aller fière d’elle.

    Marc fixa Julie dans le blanc des yeux.

    -         Non mais t’es fière de toi ?!?

    Je vais être obligé de chanter maintenant, sinon Angélica va me rabaisser tout le reste de mon existence.

    -         C’était un peu fait exprès.

    -         Quoi ?!?

    -         Marc ! Je fais ça pour toi ! Avoue que t’as envie de chanter, mais que t’as peur d’être ridicule !

    L’adolescent baissa la tête vaincu.

    -         Allez, t’as gagné, ce soir je cherche une chanson et je demande à mes parents si je peux m’inscrire.

    Julie esquissa un énorme sourire et sauta dans les bras de son ami.

    -         Tu vas voir, on va lui faire passer son envie de se moquer de nous à cette Angélica, compère !

    Marc sourit lui aussi.

    -         Tu sais, intervint Théo, je viendrais te voir.

    -         Moi aussi, annonça Bryan, c’est la moindre des choses.

    L’adolescent sourit encore plus.

    Il allait chanter devant celui qu’il aimé.

    Et si grâce à sa voix il arrivait à charmer Théo ?

    Ce serait le plus beau jour de sa vie.

    -         Sur ce, si on allait manger ? Demanda Ewan qui venait de sentir son estomac gargouiller, j’ai faim moi.

    La petite troupe émit un rire joyeux et se dirigea, enfin, vers la cantine.

     

     

    Quand il rentra chez lui, Marc se précipita vers son père pour lui annoncer la nouvelle, mais ce dernier ne le laissa pas commencer.

    -          Ah, Marc, tu tombes bien ! J’ai à te parler.

    -         Moi aussi.

    -         Tu me diras après, d’abord écoutes ça.

    Vendredi soir je suis invité à une émission de télé et j’avais pour projet de t’emmener avec moi pour que tu puisses chanter une de tes chansons sur le plateau.

    Marc pâlit.

    Il n’avait aucune envie de devenir chanteur grâce à son père.

    Il voulait se débrouiller tout seul.

    Car, la simple et bonne raison pour laquelle il ne voulait pas être connu grâce à son père était que les enfants de chanteurs ont généralement du mal à avoir une grande carrière.

    Prenez l’exemple de David Halliday.

    On ne l’entend plus.

    Julian reprit.

    -         Ce n’est pas une bonne idée ?

    -         Euh… Si, bien sûr.

    -         Et toi, tu avais un truc à me dire.

    -         Ce… ce n’est pas important.

    Marc n’attendit pas que son père réponde et courut s’enfermer dans sa chambre.

    Il ouvrit sa commode, s’assura que personne n’entrait dans sa chambre et souleva le plaid sous lequel la petite boîte en bois était dissimulée.

    Il l’ouvrit et en sortit le journal dont il déverrouilla la serrure grâce à la petite clé d’argent.

    Il se munit d’un stylo Bic bleu et commença à écrire.

     

     

     

    Lundi 3 décembre

     

    Cher journal.

    Aujourd’hui, Julie a décidé de m’inscrire au spectacle du lycée qui aura lieu vendredi soir.

    Le truc c’est que j’ai le trac.

    Va falloir que je le combatte.

    Ce soir en voulant l’annoncer à mes parents, Papa m’a dit qu’il était invité à une émission de télé vendredi soir et qu’il aimerait que je vienne avec lui pour que je puisse chanter une de mes chansons.

    Le truc c’est que, d’accord j’aimerais devenir chanteur, mais je ne veux pas le devenir grâce à lui.

    Je veux me débrouiller tout seul.

    En gros, je ne sais pas comment dire à mon père que je ne veux pas aller avec lui à l’émission de télé car je préfère chanter pour le lycée.

    En plus mes amis vont venir me soutenir.

    Et quand je dis « mes amis » j’inclus Théo.

    J’aimerais vraiment qu’il soit charmer par ma voix…<3

    Et puis en plus, je vais faire passer à cette idiote d’Angélica l’envie de se moquer de moi ou de mes amis.

    Elle va en prendre plein la figure !! ;)

    Mon côté obscur se réveille XD.

    Bref, Julie va encore être fière de moi.

    Enfin, si Papa accepte que je n’aille pas à l’émission de télé…

     

    Marc referma le journal et s’allongea sur son lit en exaltant un long soupir.

    Comment allait-il s’y prendre ?

    Il ne savait pas encore.

    En attendant, il fallait trouver un titre à interpréter avec une chanson instrumentale.

    Marc retourna s’asseoir à son bureau et alluma son ordinateur portable. Il ouvrit le navigateur internet et entra « YouTube » dans le moteur de recherche.

    Sa mère et son frère n’étaient pas encore rentrés et son père venait de descendre dans le home-studio au sous-sol de la maison.

    Marc ne pouvait donc pas être entendu.

    Le soir, il eut beaucoup de mal à s’endormir et à cause de l’excitation, il fut réveillé très tôt le matin. Il se leva, se doucha, déjeuna et retourna chercher son sac de cours dans sa chambre.

    En passant, il regarda son réveil.

    Il était 7h45 et, par miracle, il était prêt.

    Julie venait le prendre à 8h00.

    Il songea aux innombrables fois où il avait été en retard puis fixa le réveil.

    Quand la trotteuse fut arrivée sur le numéro 12, il enfila ses chaussures, ferma la porte de sa chambre, descendit en trombe les escaliers et, comme si trois pains au chocolat ne lui avait pas suffi pour le déjeuner, il prit un paquet de deux Kinder Bueno dans le placard avant de quitter la maison en criant « A ce soir !! ».

    Il referma la porte derrière lui sans attendre de réponse et marcha le long du chemin de pierre qui menait chez Julie.

    Comme la lumière de la chambre de la jeune fille était toujours allumée, il pensa qu’elle n’était pas encore prête.

    Marc posa alors son sac par terre et s’assit en haut de la barrière à quelques dizaines de mètres de la porte d’entrée de la maison.

     

    Quand la jeune fille sortit de chez elle, son regard fut attiré vers une silhouette assise sur la barrière.

    Elle n’en croyait pas ses yeux.

    Son ami était prêt !!

    Miracle !!!

    Elle se dirigea vers lui et s’écria.

    -         Marc ! Tu es en avance pour la première fois de ta vie !!! C’est un miracle !!! Je suis fière de toi !!!!

    -         T’as vu ça un peu.

    -         Bon, reprit Julie, changeons de sujet, t’as cherché une chanson à chanter pour le spectacle, vendredi ?

    -         Oui, L’instant sublime de Julien Loko.

    -         Cool, et t’as demandé à tes parents.

    Il baissa la tête.

    -         En fait, mon père veut que j’aille chanter à une émission de télé vendredi soir.

    -         Ah, la mouise.

    -         Ouais, comme tu dis.

    -         Et tu veux y aller à cette émission ?

    -         Non, je préfère chanter devant Théo pour qu’il soit fier et faire regretter à Angélica de s’être moqué de nous.

    -         Bien parlé compère !

    Julie lui sourit.

    Les deux amis commencèrent alors leur route vers le lycée pendant que le soleil se levait.


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  • Bientôt, venez découvrir ma nouvelle fiction "Le journal de Logan" sur mon Blog !! :)

    Au rendez-vous: Beaucoup d'amour et des gays !! <3

    Pour le plaisir voici les premières lignes !!

     

    "Cher journal,

    Je ne sais plus quoi faire.

    Il y a encore quelques jours je n’étais pas amoureux…

    Seulement, mes sentiments sont arrivés comme ça, pouf ! En même temps que lui.

    Il est nouveau au lycée… et moi… enfin… je n’ai pas le droit de l’aimer… parce que c’est un garçon… et que moi aussi je suis un garçon…

    Je ne sais même pas s’il a le même âge que moi, ni où il habite, ni dans quelle classe il est…

    Je sais juste son nom : Matt..."


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  • Julie et Marc marchaient depuis déjà dix minutes et ils n’avaient pas ouvert la bouche.

    Marc regardait le chemin de pierre qui menait jusqu’à chez eux.

    Julie qui voulait à tous prix savoir ce qu’avait à cacher son ami, brisa le silence.

    - Dis-moi ce qu’il se passe ! J’peux peut-être t’aider.

    Pour simple réponse il fit « non » de la tête.

    - Allez Marc, je veux savoir ! Enfin…, se reprit elle, je veux t’aider.

    - Julie, tu ne peux pas m’aider.

    - Ne me dit pas que c’est de la faute de cette quiche d’Angélica.

    - Non…

    - Mais alors c’est qui ?

    - C’est personne... c’est moi, c’est tout.

    Julie soupira.

    - Ça te feras peut être du bien d’en parler.

    - Dans ce cas c’est raté. J’irai toujours mal.

    - Marc !

    Ils s’arrêtèrent.

    Elle le regarda, fixement, dans ses yeux verts.

    Une larme s’échappait de l’œil droit de l’adolescent.

    - Viens là. Dit-elle en écartant les bras.

    Il s’approcha et elle le prit dans ses bras.

    Il éclata en sanglot.

    - Dis-moi ce qui se passe, murmura-t-elle.

    - Je … mo…el

    Ce que Marc venait de dire était inaudible.

    - Quoi ?

    - Je suis…mo…uel

    - Hein ? Articule, je n’entends rien.

    - Je suis homosexuel.

    Julie écarquilla les yeux.

    Elle le prit par les épaules.

    - Mais, comment ?

    - Théo… Répondit-il simplement.

    - Tu es… de Théo ?

    Il fit « oui » de la tête.

    - Mais comment ça ce fait, tu ne craquais pas pour Manon, nôtre voisine, y a même pas deux jours ?

    - Ben si justement.

    Mais je ne sais pas depuis que j’ai rencontré Théo ce matin je… je crois que je… que je l’aime.

    - On est d’accord, tu crois que tu l’aime, c’est ça ?

        Donc ce n’est pas sûr.

    - Je ne sais pas, Julie…

    Elle soupira.

    - J’ai confiance en toi, c’est pour ça que je te le dis, Julie.

    - En tout cas, n’en parle à personne. Reprit-elle.

    Ce secret doit rester entre toi et moi, d’accord ?

    C’est pour te protéger, Marc.

    - Alors ça ne t’inquiète pas, je ne le dirai à personne d’autre que toi !

    - Bon, en attendant, on va déjà attendre demain, et on verra si tu ressens la même chose.

    Peut-être que tu ressens un sentiment d’amitié intense parce que c’est un des rares mecs qui ne s’est pas moqué, ou qui ne t’as pas traité, quand on lui a dit que tu chantais.

    Il acquiesça.

    Il espérait de tout cœur qu’elle avait raison.

    Et si elle se trompait ?

    Il valait mieux ne pas y pensait.

    Ils se séparèrent et chacun rentra chez lui.

     

     

    Quand il entra dans la maison, Marc se fit très discret.

    Il voulait échapper aux questions de son frère et de ses parents.

    Une fois dans sa chambre, Marc ouvrit son sac et en sortit son nouveau journal.

    Il s’assit à son bureau, ouvrit le carnet, se munit d’un stylo et écrit sa présentation sur la première page.

    Puis il tourna la page et marqua la date d’aujourd’hui. 

     

    Mardi 19 octobre

    Aujourd’hui il faut que je te raconte un truc qui me hante et me fait peur.

    Aujourd’hui, un nouvel élève est arrivé dans notre classe.

    Son nom est Théo.

    Angélica a complétement flashé sur lui, mais…

    Ce qui fait peur c’est que moi aussi j’ai flashé sur lui !!!

    Comment ? Je ne sais pas.

    J’ai même dû aller aux chiottes du bahut pour vérifier si mes… (Enfin, tu vois quoi) étaient toujours là.

    Ouf ! Elles y étaient encore.

    BREF !

    J’en ai parlé à Julie car elle est la seule à qui je peux le dire.

    Elle est ma meilleure amie.

    Elle m’a dit qu’elle ne dirait rien. Ouf…

    Elle a aussi dit qu’on verrait demain si mes sentiments persistent.

    Peut-être que c’est juste le fait qu’il soit sympa et que je l’apprécie énormément.

    En tout cas, j’ai peur.

    J’ai déjà souffert des reproches et des préjugés des gens qui me traitaient d’homosexuel parce que je chantais et que je ne traînais qu’avec des filles.

    (Ça va, en venant ici au lycée, j’ai pu éviter de tomber avec quelqu’un de mon ancien collège pour raconter ça à tout le monde et puis en plus je suis resté avec Julie.

    D’accord les autres me manque mais…)

    Je ne veux pas que ça recommence !! T-T

    En attendant, j’te laisse et je réécrirai sur tes pages demain.

     

    Marc referma le journal et le cacha dans la boîte en bois dans la commode.

    Il prit son pyjama, s’enferma dans la salle de bain et alluma le radiateur.

    Il se blottit contre et sanglota en silence pour que personne ne l’entende.

     


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  • "Je m’appelle Marc, j’ai 15 ans et je suis en 2nde.

    Je suis le fils d’un chanteur très connu et d’une secrétaire dans une agence immobilière.

    J’ai un frère nommé Eric d’un an de plus que moi. Il est roux.

    Ma meilleure amie s’appelle Julie et fume depuis maintenant 5 mois, et ma voisine Manon est une très bonne amie à nous.

    […]

    Quand j’étais au collège, tout le monde me traitait d’homosexuel car je chantais…

    Alors, en grandissant, je me suis renfermé sur moi-même et les gens ne m’embêtaient plus.

    Mais cette année, je n’ai plus de souci à me faire.

    Je vais au lycée. (Plus de souci… faut le dire vite.)

    En plus, j’y vais avec Julie et Bryan, un autre de mes amis.

    Jusqu’à présent, j’ai une vie assez banale.

    Mais un jour, un nouvel élève arrive dans ma classe.

    Je crois que je l’aime... Le problème c’est que c’est un garçon…

    Mais comment l’avouer ?

    C’est là que tout commence…

     

    Entre peine de cœur, concours de chant, vacances à la plage et allé sans retour, vais-je trouver le garçon qui me rendra heureux ?"


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